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lundi 1 décembre 2014
J'aurai passé ma vie à faire signe
Jérome Serri : Ce sémaphore où
vous avez trouvé refuge ne serait-il pas la réplique philosophique de la citadelle
du Désert des Tartares, de Dino Buzzati, auquel vous avez consacré une très
belle étude ?
Nicolas Grimaldi :
Il n'est pas en effet sans similitude avec la forteresse
du Désert des Tartares.
Elle est loin de la cité, loin des cadets et des camarades d'enfance, loin de la famille, comme si on s'était installé à la frontière de l'humanité sans plus de rapports avec elle que par des témoignages intermittents.
Néanmoins, quelques similitudes topographiques ou géographiques que le sémaphore puisse avoir avec le fort Bastiani, il en est le contraire.
Car tous ces jeunes officiers qui acceptent le sacrifice des agréments de la société pour s'exposer à l'hostilité de la vie de garnison, c'est dans l'attente de ce qui viendra un jour et ne manquera pas de justifier l'existence : on aura été utile à son pays, on l'aura rendu victorieux, et on en aura reçu la gloire.
Le sémaphore est tout le contraire.
Je ne suis ici qu'en sachant que rien ne viendra, que je n'ai rien à attendre, que je ne remporterai aucune victoire et que tout ce qui risque de m'arriver, c'est d'assister d'un peu loin à l'effondrement de ce que nous nommions la culture.
Maintenant, le sémaphore est un lieu qui convient à ce genre de vie solitaire qui est le mien, car, après tout, un sémaphore est le lieu d'où on lance des signes.
J'aurai passé ma vie à faire signe, et la falaise étant à deux mètres de l'Océan, où serais-je plus commodément placé pour envoyer tous les ans une autre bouteille à la mer ?
Elle est loin de la cité, loin des cadets et des camarades d'enfance, loin de la famille, comme si on s'était installé à la frontière de l'humanité sans plus de rapports avec elle que par des témoignages intermittents.
Néanmoins, quelques similitudes topographiques ou géographiques que le sémaphore puisse avoir avec le fort Bastiani, il en est le contraire.
Car tous ces jeunes officiers qui acceptent le sacrifice des agréments de la société pour s'exposer à l'hostilité de la vie de garnison, c'est dans l'attente de ce qui viendra un jour et ne manquera pas de justifier l'existence : on aura été utile à son pays, on l'aura rendu victorieux, et on en aura reçu la gloire.
Le sémaphore est tout le contraire.
Je ne suis ici qu'en sachant que rien ne viendra, que je n'ai rien à attendre, que je ne remporterai aucune victoire et que tout ce qui risque de m'arriver, c'est d'assister d'un peu loin à l'effondrement de ce que nous nommions la culture.
Maintenant, le sémaphore est un lieu qui convient à ce genre de vie solitaire qui est le mien, car, après tout, un sémaphore est le lieu d'où on lance des signes.
J'aurai passé ma vie à faire signe, et la falaise étant à deux mètres de l'Océan, où serais-je plus commodément placé pour envoyer tous les ans une autre bouteille à la mer ?
Lire #431/ décembre 2014-12
(Les retours à la ligne sont de mon fait , mon côté maître d'école )
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四 / 死
Dans les régions d'Asie de l'Est et plus particulièrement en Chine, à Taïwan, au Japon et en Corée existe une superstition très commune, la tétraphobie ou aversion/peur du chiffre 4. La prononciation du mot chinois quatre est similaire au mot mort dans de multiples parlers chinois. D'une manière similaire, les mots sino-japonais et sino-coréens de quatre ressemblent à l'identique au mot mort dans chacune de ces langues .
En raison de cela, beaucoup de numéros de série évitent le « quatre » : c'est-à-dire qu'il n'existe pas de série commençant par 4 ; par exemple, les PDA sous Palm OS, les jeux Leisure Suit Larry, les téléphones portables Nokia etc. De même, les bâtiments ayant plus de 4 étages ne comportent pas de 4e étage, il est souvent évité ou remplacé par 3A ou 3B. Ainsi, dans les ascenseurs en Asie de l'Est, il n'existe pas de bouton reliant directement ledit 4e étage. (Source Wikipédia)
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