samedi 23 octobre 2021

Souvent ils n'occupent qu'une petite quantité d'espace dans une photographie, mais leur présence est toujours essentiel


Je ne suis pas si excité d'avoir un style personnel mais de prendre en photo tout ce qui m'excite. J' étudie et pratique différentes manières de travailler.
Je n'ai pas de moyen spécial de prendre des photos et je ne fais pas trop de plans à l'avance mais je me balade en essayant juste de garder les yeux ouverts. Je me suis souvent retrouvé à observer les animaux et parfois j'essaie d'influencer leur comportement et leur position en leur donnant des délices.
J' aime observer des espèces très courantes - moineaux, corbeaux, pigeons, canards, mouettes, oiseaux domestiques - des seuils de la maison jusqu'aux limites de la terre . Ils sont adorables et faciles et parfois amusants à observer. Souvent ils n'occupent qu'une petite quantité d'espace dans une photographie, mais leur présence est toujours essentiel .
Tout ce que j'ai photographié existe indépendamment de moi, mon rôle est seulement d'être réceptif. Le plus important est la chance, derrière chaque bonne image il y a aussi la chance. Parfois, lorsque vous êtes au bon endroit au bon moment, vous sentirez que l'image est un cadeau et aussi que peu importe qui est derrière la caméra.
Le monde est tellement intéressant et chaque lieu mérite d'être visité. J' aime surtout photographier dans des endroits reculés et paisibles des choses qui disparaissent. Quand le monde a changé, la photographie est restée.
C' est vrai que j'ai travaillé avec beaucoup de caméras, principalement de moyen format, mais normalement je n'ai qu'un ou deux caméras avec moi quand je voyage. La caméra avec laquelle je prends dépend où je vais et quel genre de choses visuelles j'envisage, souvent Pentax 67, Widelux 1500 ou une vieille Rolleiflex.
J' attends les photos comme un chien de garde. C' est une question de chance et de circonstances. Je préfère l'hiver, pire c'est le temps, meilleur sera la photographie.
Le moment préféré de la journée est le coucher du soleil. Cette lumière mystérieuse, sa palette de blancs, gris et noirs évoque tous les sens et vous oblige à regarder plus près la connexion humaine avec la nature.

(Traduction Facebook)


Pentti Sammallahti

 

Pioupious


 

jeudi 14 octobre 2021

Je finis toujours par penser à la simplicité d’une journée remplie de rien.

 

J’ai toujours été au bord de rien. L’impression de vivre dans un non-temps. Chaque petit bonheur saisi devenait passé et chaque rêve de futur me semblait déjà un souvenir. Seules la mer et la voix de Leonard Cohen font partie du présent. Le reste n’était que des projections, et ça, j’ai appris à m’en méfier. La photographie m’a permis de voyager et de voir la différence entre le possible et l’impossible. Je pouvais garder sans posséder, me rappeler sans souci d’oublier, survivre au lieu de vivre. Surtout savoir que tout a une histoire, chaque histoire deux versions, chaque version son passé. Je voyage entre l’Asie, l’Europe et le monde Arabe. Je vois dans la banalité du quotidien des traces auxquelles je serai à tout jamais lié. Je marche sur les ordures du Caire et je vois du sublime, je regarde les murs d’Auschwitz et je touche au sacré, je m’arrête devant une vitrine à Vienne et je m’aperçois du futile. Dans rien je prends tout. Je pense parfois à ce tout enfoui dans ma mémoire. Dans la solitude d’une chambre d’hôtel, le soir, je fais défiler mes peurs, mes erreurs, le visage de mes parents, de mes amis, des femmes aimées, de mes enfants, de la mort, de mon alcoolisme sevré et de mes soucis d’argent. Il n’y a pas de paix quand on cherche l’absolu. Je finis toujours par penser à la simplicité d’une journée remplie de rien. Ça me suffit. J’ai toujours été au bord de rien, et Leonard Cohen chante encore… 

Paulo Nozolino Porto, le 22 novembre 2001

Merci Fréd Martin pour l'envoi.

Je sais pourquoi elles pleurent