mercredi 20 décembre 2017

Maintenance

Suite à une mise à jour intempestive de Windows, mon ordi est parti faire un tour chez le monsieur qui sait lui murmurer à l'oreille . Reprise des publications dès son retour. En attendant , je remplis des cartes mémoire.
A bientôt

vendredi 15 décembre 2017

09h34, 3 kilos 220 et 48 cm



Bravo mon amoureuse, bravo pour avoir mis au monde une très jolie petite fille… ma fille. Non seulement, tu m’offres ce sublime bout de nous, mais en plus, tu l’as fait à la perfection. Presque toute seule, sous le regard des sages femmes qui ont vite compris que tu savais faire, devant mes yeux niais du mec qui ne sait pas quoi faire à part te brumiser quand tu dis pshiiit. Et comme si accoucher sans péridurale, en quelques dizaines de minutes le tout en gardant ton joli sourire entre chaque contraction et tes yeux doux ne suffisaient pas, tu enfonces le clou en trouvant le temps de me dire « merci » à chaque pshiiit. La discrète Sarah, qui sourit souvent, laissant son barbu faire le bruyant clown, force le respect, l’admiration, du personnel qui nous a accompagnés… et le mien. Bouche bée, je te regarde tout sourire accueillir notre jolie bébé dans tes bras. Ton sourire est toujours là. Quelques secondes avant, tu « doutais » de pouvoir y arriver. Oui, toi, tu as douté, et toutes celles qui sont passées par là savent que c’est normal. Et tous ceux qui étaient là, eux, n’ont pas douté une seconde. Un échange de regard, un sourire, et tu me demandes : « Sena ? ». Même pas une vanne qui vient, pas un bon mot, alors je réponds simplement : « Sena. » Et voilà, sans maire, sans dragée ni fioriture, notre fille est baptisée. Tu m’as bluffé Sarah… Et quand j’ai cru que c’était fini, ça ne faisait que commencer. Notre fille, ta fille a continué avec la dignité et la facilité des filles Pouyet. Quelques larmes, quelques cris, et puis tu m’as aidé à t’habiller de mes mains chevrotantes. Le grand gaillard bruyant est – sans surprise, je sais – un petit garçon bien trouillard quand il s’agit d’enfiler des petites mains roses dans un pull un petit peu trop grand. Puis dans mes bras, le premier biberon. Et, histoire de filer des complexes, ta mère se lève de son lit – 2 heures et demi après avoir accouché, une formalité – pour venir m’aider. Oui, en plus d’être une maman incroyable, ta mère est aussi une co-pilote qui fait tout pour que je m’en sorte avec ses enfants. Première couche changée, première fois que je te porte, et je te pousse fièrement dans les couloirs de la maternité pour que vous rejoigniez votre chambre. Que tu es belle, sereine, calme. Toi aussi, tu m’as bluffé, Sena. Alors je me suis dis que c’était bon, la mère et la fille s’étaient bien jouées du papa guimauve, et qu’il était temps d’aller chercher l’autre bonhomme de la famille. Lui au moins, il ne peut plus me surprendre. En allant chercher Sacha à l’école, c’était évident. C’est moi qui vais… qui dois lui annoncer qu’il est grand frère. Alors je quitte la maternité, et j’attends devant l’école. Je pousse tout le monde – chassez la mère et la fille, l’ours revient au galop – et je me retrouve devant la porte de ta classe. Tu es là, sucette dans la bouche, tu me regardes, tes yeux de tombeur et ton sourire ravageur. Tu cours, me sautes dans les bras dans un criant « Siiiinaaaaaaan » dont seul toi à le secret. Alors je te serre dans mes bras, fort, et je t’explique que c’est moi qui te récupère, parce que ta maman est à la maternité, et que ta petite sœur est sortie du ventre de… votre maman. Bordel Sinan, pas de larmes à l’école ! Heureusement, tu es là, et, dans ton éternel simplicité, tu me réponds « d’accord. Ze veux aller à la ternité moi ». Merci Sacha, merci de faire tout le boulot, de rendre tout si simple, encore. En route tu es silencieux. Tu répètes « Sena », simplement. Et puis les retrouvailles avec ta mère, qui nous attend, radieuse. On te présente ta petite sœur, et tu nous expliques que oui, Sena c’est ta petite sœur, mais que tu n’es pas grand frère. Un mystère qu’on te laisse le soin de résoudre, à ton rythme. Arrivent les séparations, un peu difficiles – moi aussi trésor, j’aurai aimé qu’on dorme tous ensemble, mais – encore – tu rends tout simple, et une fois qu’on a dit « au revoir maman, au revoir Sena » depuis le parking de la ternité, tu me facilites la vie. À la maison, tu répètes avant de t’endormir « Maman et Sena elles sont à la ternité. Y’a plein de gens qui les regardent, pour qu’elles prendent plein de forces ». Voilà, toi tu as tout compris, et tu t’endors, adorable, pendant que je me dis que toi aussi Sacha, tu m’as bluffé.
Ce soir, Sarah, tu veilles sur notre petite fille, et je sais qu’elle ne pourrait pas être entre de meilleures mains. Ce soir, Sena, tu passes ta première nuit un peu loin de ton papa, et tu sais que je reviendrais à la première heure demain matin. Ce soir, Sacha, tu dors à poings fermés de l’autre côté de ce fin mur, et tu vas devenir le plus formidable des grands frères… sauf si c’est déjà le cas.
Et puis moi, ce soir… je pleure de sourires sur mon canapé, impressionné par cette petite tribu qui est la mienne et que j’aime tant, par cette femme si incroyable que tu es, par cette petite fille si douce et sereine, par mon « beau-fils » si juste et facile… et je peine à réaliser la chance incroyable qui est la mienne.
Allez les amis, un peu de patience. C’est promis, dans quelques jours, je recommence à faire des blagues racistes, à boire de la vodka à m’en laver la barbe, et à crier fort. Mais ce soir, sous mon plaid, je savoure la lourde émotion qui sort en rivière salée. 
 14 décembre 2017
Texte de Sinan 
Sarah
Sacha
Sena

Louisette regardant son portrait


 

jeudi 14 décembre 2017

Si le corps est droit qu’importe que l’ombre soit tordue


Si le corps est droit qu’importe que l’ombre soit tordue.                       Proverbe chinois

dimanche 10 décembre 2017

mardi 5 décembre 2017

La noire vacuité

Ceux qui les premiers inventèrent puis nommèrent les constellations étaient des raconteurs. La ligne imaginaire tracée en travers des grappes d'étoiles leur conférait une image et une identité. Le étoiles enfilées sur cette ligne ressemblaient à des événements enchainés par une narration. Le fait d'imaginer les constellations n'a évidemment rien changé aux étoiles, ni à la noire vacuité qui les entoure. Ce qui a été modifié, c'est la lecture qu'ont faite les gens du ciel étoilé.
John Berger
Et nos visages, mon cœur, fugaces comme des photos
 

Le temps des fleurs