vendredi 23 novembre 2018

Le monde est plein de ronces

Il dit je ne parle pas et mon cœur brûle
Je voudrais traverser ce pays
Mes yeux sont plein de guerre, ma bouche est sèche
Et je n'ai pas d'amis
Il dit je viens de la mine dans la ville
Je cherche le pardon et l'oubli
J'ai ma bible sur la poitrine, je marche vers les salines
Il dit personne ne m'a vu
Il dit que les prières nous sauvent
Mais qu'il ne se met plus à genoux
Ceux qui m'ont mis au monde ne sont plus en vie
Il dit personne sur Terre ne me connaît
Je ne parle pas et j'ai tout donné
Le monde est plein de ronces et ce que je cherchais
Je ne l'ai jamais trouvé
Il dit je ne parle pas et mon cœur brûle
Et j'ai déchiré mon cahier
Il dit j'étais mort au milieu du béton
Aujourd'hui je ne rends compte qu'aux étoiles dans le ciel
Et j'implore le pardon
Il dit je n'attendrai pas le paradis
Et dieu sait que j'aurai essayé
Le monde est plein de ronces
Et ce que je cherchais je ne l'ai jamais trouvé
Alain Bashung
 Les salines - En Amont
Paroles : Raphaël

Tombée du jour



jeudi 8 novembre 2018

Le temps d'un croquis

Marie Bouchon après la première de Huis clos

Débris d'écrivain

(...)Il m'arrive d'écrire directement sur mon petit ordinateur portable, lançant parfois un regard piteux à l'étagère où trône la machine à écrire au très vieux ruban, à côté d'un traitement de texte Brother  obsolète. Une sorte de respect tenace m'empêche de bazarder à la casse l'un et l'autre. Et puis il y a les dizaines et les dizaines de carnets de notes, dont le contenu m'appelle - confessions, révélations, interminables variations d'un même paragraphe - et des tas de serviettes en papier recouvertes de gribouillis illisibles qui renvoient à d'incompréhensibles divagations. Des bouteilles d'encre séchée, des plumes encrassées des cartouches pour stylos disparus depuis longtemps, des criteriums vidés de leurs mine. Débris d'écrivain.
Patty Smith
M Train

mercredi 7 novembre 2018

Je désire dormir du sommeil des pommes loin du tumulte des cimetières

Tous deux étaient mélancoliques après ces récits, quand il éclata soudain de rire et joua une version moqueuse de la mélodie dramatique des Bateliers de la Volga, après quoi il cita en espagnol un vers de Lorca, qu'il traduisit par : Je désire dormir du sommeil des pommes loin du tumulte des cimetières.
Jim Harrison
La fille du fermier

Bisou


mardi 6 novembre 2018

La terre trouve sa forme dans le passage de l'eau

Pour qui n'a jamais pris l'avion, le décollage est toujours terrifiant, mais les formes passablement mystérieuses du paysage sous elle absorbèrent très vite Sarah, qui se rappela alors le vers d'un poème : La terre trouve sa forme dans le passage de l'eau. L'homme au costume impeccable assis à côté d'elle lisait le Wall Street Journal et l'odeur de son after shave était si forte qu'un ver de terre n'y aurait pas survécu.
Jim Harrison
La fille du fermier

Jour de rentrée

Avec les élèves de terminale Arts Appliqués