mercredi 26 avril 2017

Dans ce jardin qu'on aimait

Le révérend Simeon Pease Cheney est le premier compositeur moderne à avoir noté tous les chants des oiseaux qu’il avait entendus, au cours de son ministère, venir pépier dans le jardin de sa cure, au cours des années 1860-1880.  Il nota jusqu’aux gouttes de l’arrivée d’eau mal fermée dans l’arrosoir sur le pavé de sa cour. Il transcrivit jusqu’au son particulier que faisait le porte-manteau du corridor quand le vent s’engouffrait dans les trench-coats et les pèlerines l’hiver.
J’ai été soudain ensorcelé par cet étrange presbytère tout à coup devenu sonore, et je me suis mis à être heureux dans ce jardin obsédé par l’amour que cet homme portait à sa femme disparue.
Pascal Quignard / Dans ce jardin qu'on aimait.

Passer l'hiver



lundi 24 avril 2017

Forêt en ordre de marche


Un sécrétion momentanée d'adrénaline

L'objectif de l'art n'est pas le déclenchement d'une sécrétion momentanée d'adrénaline, mais la construction progressive, sur la durée d'une vie entière, d'un état d'émerveillement et de sérénité.
Glenn Gould

dimanche 23 avril 2017

Émus et charmés

Il semble qu'il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu'on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui nous a émus, ce qui donne à sa vie sa beauté.
Milan Kundera

Vers le ciel


samedi 22 avril 2017

Grand-père disait

Au printemps et en été, on ne posait plus de pièges. Grand-père disait qu'un homme ne pouvait pas se battre et s'accoupler en même temps. Il disait que c'était pareil pour les animaux. Grand-père disait que même s'il avaient pu s'accoupler alors qu'on leur faisait la chasse, ils n'auraient pas pu élever leurs petits et on aurait fini par mourir de faim. Au printemps et été on pêchait beaucoup.
Les Indiens ne chassent ni ne pêchent jamais pour le sport mais pour se nourrir. Grand-père disait qu'il n'y a rien de plus stupide au monde que de s'en aller tuer quelque chose pour le sport. Il disait que tout ça c'était un coup des politiciens pour que les gens ne perdent pas la main et continuent à tuer entre les guerres. Grand-père disait que tous les idiots avaient adopté cette nouvelle mode sans même réfléchir, mais qu'il y avait gros à parier que les politiciens étaient derrière tout ça. Ce qui est vraisemblable.
Forrest Carter / Petit Arbre 
Livre de poche- Jeunesse

Trace de la haie


mercredi 19 avril 2017

samedi 15 avril 2017

Dire encore et encore









Du télescopage des chuchotements

Regardée ce matin la vidéo de Sacha qui chuchote la chanson pour l'anniversaire de N. puis j'ouvre le courrier et feuillette "Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus". Le chuchotement encore.
Lonny a
deux ans.

Hier
elle et moi
avons chuchoté
ensemble.

Je ne savais pas
à propos de quoi
elle chuchotait,
et elle ne savait pas
à propos de quoi
je chuchotais.

Nous chuchotions
tout doucement,
et faisions comme si
nous nous
comprenions
parfaitement.
Richard Brautigan
Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus.

jeudi 13 avril 2017

Le grand Alexandre de Sacha


Le pommier que j'ai greffé pour la naissance de Sacha, il y a trois ans, produit ses premières fleurs.



Quatre heures du matin

Et quelque part là–bas
Le soleil d'aube larmoie
Je vais bientôt courir
Et me jeter vers toi
Je viens m'anéantir
Me sourire dans tes bras.
 Maurice Vallet

mardi 11 avril 2017

Il y a là le lilas

 
Il y a là la peinture
Des oiseaux, l'envergure
Qui luttent contre le vent
Il y a là les bordures
Les distances, ton allure
Quand tu marches juste devant

Il y a là les fissures
Fermées les serrures
Comme envolés les cerfs-volants
Il y a là la littérature
Le manque d'élan
L'inertie, le mouvement

Parfois on regarde les choses
Telles qu'elles sont
En se demandant pourquoi
Parfois, on les regarde
Telles qu'elles pourraient être
En se disant pourquoi pas


Il y a lalala
Si l'on prenait le temps
Si l'on prenait le temps
Il y a là la littérature
Le manque d'élan
L'inertie, le mouvement

Parfois on regarde les choses
Telles qu'elles sont
En se demandant pourquoi
Parfois, on les regarde
Telles qu'elles pourraient être
En se disant pourquoi pas

Il y a là les mystères,
Le silence sous la mer
Qui luttent contre l'temps
Il y là les bordures
Les distances, ton allure
Quand tu marches juste devant

Il y a là les murmures
Un soupir, l'aventure
Comme emmêlés les cerfs-volants
Il y a là la littérature
Le manque d'élan
L'inertie le mouvement

Parfois on regarde les choses
Telles qu'elles sont
En se demandant pourquoi
Parfois, on les regarde
Telles qu'elles pourraient être
En se disant pourquoi pas

Parfois on regarde les choses
Telles qu'elles sont
En se demandant pourquoi
Parfois, on les regarde
Telles qu'elles pourraient être
En se disant pourquoi pas
Gaëtan Roussel