vendredi 25 décembre 2020

Fin de l'histoire


 

A christmas carol


A 40 ans Franz Kafka qui ne s'est jamais marié et n'avait pas d'enfants, se promenait dans le parc de Berlin quand il rencontra une petite fille qui pleurait parce qu'elle avait perdu sa poupée préférée .
Elle et Kafka ont cherché la poupée sans succès .
Kafka lui a demandé de le rencontrer le lendemain et ils reviendraient la chercher .
Le lendemain, alors qu'ils n'avaient pas encore trouvé la poupée, Kafka donna à la petite fille une lettre écrite de la poupée qui disait :
-S'il te plaît ne pleure pas. J'ai fait un voyage pour voir le monde. Je vais t'écrire sur mes aventures .
C'est ainsi que commença une histoire qui se poursuit jusqu'à la fin de la vie de Kafka.
Lors de leurs rencontres, Kafka lisait les lettres de poupée soigneusement écrites avec des aventures et des conversations que l'enfant trouvait adorables.
Enfin, Kafka, de retour à Berlin, lui ramena la poupée (en acheta une).
- Elle ne ressemble pas du tout à ma poupée, dit la petite fille.
Kafka lui a remis une autre lettre dans laquelle la poupée écrivait :
- Mes voyages m'ont changé.
La petite fille a embrassé la nouvelle poupée et l'a ramené toute heureuse à la maison .
Un an plus tard, Kafka décède.
Plusieurs années plus tard, la petite fille désormais adulte trouve une lettre à l'intérieur de la poupée .
Dans la minuscule lettre signée par Kafka, il était écrit :
-Tout ce que tu aimes sera probablement perdu , mais à la fin l'amour reviendra d'une autre façon.

Source

mercredi 23 décembre 2020

Au plus profond de nous mêmes

 Je photographie en me laissant surprendre, souvent dans l'urgence, avec le désir d'être libre, à l'affût de toutes sortes de capteurs, en état de réception extrême. Comment je découpe, je cadre mon image à la prise de vue, je bascule l'appareil ou pas, quelle distance je choisis vis à vis du sujet, ce qui se révèle à moi, cela reste une interaction pleine de mystère. Mais je suis persuadé que les vraies images, nous les portons déjà au plus profond de nous mêmes, l'exercice est finalement de les retrouver à partir du réel en se demandant si ce n'est plutôt elles qui nous choisissent.

Didier Ben Loulou
Mise au point
Entretiens avec Fabien Ribery

La disparition des chênes


 

samedi 19 décembre 2020

L'ennemie de ce qui la dépasse

Le général athénien de Thucydide - à vous faire froid dans le dos, celui-là. Quatre siècles avant Jésus-Christ, Thucydide vous explique que la nature humaine est constamment l'ennemie de ce qui la dépasse. Que les mots de son temps perdent peu à peu leur sens. Qu'en un clin d'oeil on peut retourner une opinion, dénaturer un fait. Comme si rien n'avait changé entre son époque et la mienne.
Il y avait aussi des romans de Gogol et de Balzac, de Maupassant, de Hugo et de Dickens. J'ouvrais en général un livre n'importe où, j'en lisais quelques pages et, si ça me plaisait, je revenais au début.

Bob Dylan
Chroniques volume 1
(2004)

Seulement une question de patience


 

dimanche 13 décembre 2020

Les enfants soldats dans les montagnes algériennes

Âme fifties

 
Ferme les yeux vois
Un ballon qui s’ennuie
Sur la plage de Crotoy
Des gens qui rient
Ils ont un p’tit peu froid
Ces gens de Paris
Sur la plage du Crotoy
En face de Saint-Valery
Les premiers baisers sages
Qui rendent fiers
Dans les cabines de plage
Derrière
Âme Fifties
Âme Fifties

Dans la Radiola
André Verchuren
Les enfants soldats
Dans les montagnes algériennes
La Picardie est belle
Sur la route ravie
En Aronde « Plein Ciel »
Qui rentre à Paris
Âme Fifties
Âme Fifties

Rue Campagne-Première
Personne le ramasse
Quand il tombe par terre
« Qu’est ce que c’est deguelasse »
Au salon d’l’auto
Sous l’Dôme
« Touche pas au grisby, ducon »
Dans sa Vedette Vendôme
Gabin bougon
Jeanne la fatale
File au festival à 200 à l’heure
Dans le train Mistral
Y a un coiffeur
Âme Fifties
Âme Fifties

Jean-Claude, Bernard
Marie-Claude, Gérard
Monique, Frégate Transfluide
Vedette Abeille, Patrick, Peugeot 203
Monique, Alain, Françoise, 4Cv Renault
Roger, Jacqueline, René, Micheline
Quand c’est l’heure exquise
Vient sous la marquise
Dans un verre de Gin fizz
Une légère brise
 
Paroles de Alain SOUCHON
Musique de Alain SOUCHON, Pierre SOUCHON
© LES EDITIONS ALAIN SOUCHON - 2019

Mémoire argentique


 

vendredi 11 décembre 2020

Monsieur Pei Zuo

(...) - Le fait que tu reconnaisses que tu es une ignare devant l'éternel, c'est l'attitude que je désirais que tu aies pour approcher la peinture. C'est la seule attitude valable pour devenir peintre ; sinon ce n'est pas la peine de s'y mettre. Enfin une compréhension soudaine, juste de la réalité! (...)
Tu es enfin sur le chemin de la sagesse que je tente de t'indiquer depuis des années, sur celui de la peinture, celle qui est en harmonie avec le cours naturel des choses. Tu es épuisée, viens à la maison ce soir. Je te ferai de la soupe aux raviolis et nous boirons pour fêter cet heureux événement.
Avant de le quitter, perdue, je me suis souvenue d'une pensée de Fernando Pessoa dont je n'avais pas compris la profondeur auparavant; Je tentais de la traduire : << Celui qui aborda de n'être pas fut. >>
- Ah bon ! fit le maître, comment un Occidental a-t-il pu comprendre cette sagesse de vie ?
Après un long silence, avec malice il me demanda :
- Qui est ce monsieur Pei - Zuo ?

Fabienne Verdier
Passagère du silence


 

Art giratoire


 

mercredi 9 décembre 2020

L'artiste de l'occasion

La marche procure une distance propice avec le déroulement ordinaire des choses, elle plonge dans une forme active de méditation, d'imagination, ravive la mémoire, sollicite une pleine sensorialité et renouvelle à tout moment le regard sur le monde. Elle libère des contraintes d'identité et laisse place à une disponibilité pour se prêter aux événements, le loisir de s'arrêter ou de revenir sur ses pas, un lâcher-prise paisible, rythme idéal pour le photographe, ce mélange de lenteur et de fulgurance qui fait de Bernard Plossu l'artiste de l'occasion.

David Le Breton
Bernard Plossu/ Marcher la photographie
Médiapop éditions

Retenir la lumière


 

samedi 5 décembre 2020