dimanche 20 janvier 2019

Saint-Sixte et Saint-Nizier

Sur l'un des murs extérieurs, une inscription partiellement effacée "Liberté, égalité, fraternité" date de 1793. A cette époque, l'église était "Temple de l’Être Suprême", et lieu de réunion des citoyens.

samedi 19 janvier 2019

De l'influence de Jón Kalman Stefánsson sur la pratique de l'autoportrait


Lorsque nous fermons nos yeux fixes

Maintenant, il ferait bon dormir jusqu'à ce que les rêves deviennent un ciel, un ciel calme et sans vent où quelques plumes d'anges virevoltent doucement, où il n'y a rien que la félicité de celui qui vit dans l'ignorance de soi. Mais le sommeil fuit les défunts. Lorsque nous fermons nos yeux fixes, ce sont les souvenirs qui nous sollicitent à sa place. Ils arrivent d'abord isolés, parfois d'une beauté argentée, mais ne tardent pas à se muer en une averse de neige étouffante et sombre (...).
Jón Kalman Stefánsson
La tristesse des anges
Folio p.11






mercredi 9 janvier 2019

J'allais rue du Cherche-Midi, il allait dans le sens inverse

J'allais rue du Cherche-Midi
Il allait dans le sens inverse
Ce lundi
Au milieu de l’averse
Je portais le poids de la vie
Il portait sans doute une veste
Par-dessous son par-dessus

Y aller, aller lui parler
Monsieur vos mélodies
Font pleurer mais j’ai pas osé
Souchon sous la pluie

Vous ne savez pas qui je suis
Mais je sais un peu qui vous êtes
Où je suis

A travers vous peut-être
En traversant je dis “Merci”
Mais je n'ai pas levé la tête
J’ai rougi d'avoir rougi

Y aller, aller lui parler
Monsieur vos mélodies
Font pleurer mais j’ai pas osé
Souchon sous la pluie

Y aller, mais j’ai pas osé
Souchon sous la pluie
J'ai croisé décroisé
Tant de chanson depuis

J'allais rue du Cherche-Midi
Il allait dans le sens inverse
Ce lundi

Au milieu de l’averse
Camille

Des ronds dans l’œil


lundi 7 janvier 2019

Tout ce gris


Il faut avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent

Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas ( c’était une joie faite pour un autre ), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers.
 Rainer Maria Rilke
Les Cahiers de Malte Laurids Brigge 

dimanche 6 janvier 2019

La ressemblance

A qui on ressemble, ce n'est pas si important, je trouve : ce qui compte, c'est d'être ressemblant.
Emmanuel Carrère
Il est important d'avoir où aller

La cantine