dimanche 8 avril 2018

Jeune fille interdite

Je vois de faux marins, je vois 
leurs petites navigations
leurs yeux perdus pour rien au loin
leurs petits meurtres clandestins , je vois
la fausse ivresse dans leurs gestes,
la fausse houle dans leur voix,
il n'y a rien qui reste de ce qui fut leur joie
la mer seule survit à leurs noirs vaisseaux
je vois les ronds qu'ils font dans l'eau,
les fausses fleurs qu'ils mettent à leur cœur

Je vois la nuit qui monte au coeur des jeunes filles
je vois leurs yeux qui brillent, leur fierté, notre honte
je sens leur sang qui compte les coups de la peur,
il est plus tard que tu ne penses
et plus amer que n'est ton cœur
je les vois rêvant d'être un jour la première
l'Emmanuel, la messagère
être un jour la première femme libre de l'univers ...

Mais je les vois qui pleurent !

Je vois de gros gras grands grains d'ogres
avides, sans yeux,
cachant sous la défroque la peau du personnage
je vois la rage de leurs âges, la bave à leurs baisers
j'apprends la haine à leurs idées
il n'y a rien de juste dans ce qu'il fait leurs lois
la mort seule sourit à leurs vils tombeaux
je vois leurs villes, leurs ghettos, leurs vies sauvages, leurs os.

Je vois des enfants fous à force de pourrir
je vois des enfants sages à force de mourir
je vois des enfants rois qui ne sauront jamais
ce qu'ils ne peuvent plus dire, ni cacher
qui les aident à rêver d'être un jour le premier
le prophète, le messager
être un jour le premier homme libre du monde entier ...

Mais je les vois qui saignent
sans couronne, sans règne
 Philippe Léotard
à l'amour comme à la guerre.
(chansons)
Saravah






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